La Lucha Libre c’est LE sport national du Mexique.
Il s’agit d’un dérivé du catch, qui aurait dépassé les frontières texanes à la fin du XIXe siècle pour s’intégrer au coeur d’une culture mexicaine en pleine industrialisation… Mais certaines sources affirment que ce seraient les Français, intervenus en 1863 qui auraient fait découvrir la lutte aux locaux…

Dans le fond, le sport ressemble énormément au catch, si ce n’est qu’on est plus dans un combat du gentil contre le méchant mais du tecnico (le réfléchi) contre le rudo (la force brute). Le but ici c’est de réussir un tombé, faire renoncer l’adversaire au combat, ou l’immobiliser… et tous les coups ou presque sont permis ! Pour les Mexicains, c’est bien plus qu’un sport, c’est une véritable catharsis sociale.
Là bas, les Luchadores sont des héros, des vrais.
Peut importe le genre ou l’origine, tout le monde peut devenir Luchador ! Ces derniers viennent généralement de quartiers bien précis et en deviennent les représentants. Ce sont des célébrités également, comme en témoignent Santo et Blue Demon, des lutteurs-stars hyper populaires au Mexique, qui sont apparus dans pas moins de 23 films !! Mais cette célébrité est basée sur leurs personnages puisqu’iels restent généralement anonymes; cachés derrière leur masque, personne ne sait qui iels sont dans la vraie vie…

Si les técnicos et les rudos sont les « catégories » principales de personnages, il est important de noter également l’apparition au milieu du XXème siècle des exóticos, « les exotiques ». Il s’agit de luchadores masculins s’appropriant des attributs sociaux féminins ( généralement les tenues et le maquillage)! Comme un refus de s’identifier à l’hypermachisme qui intoxique le pays, ils s’amusent a prouver qu’il est tout a fait possible d’être une puissance de frappe tout en refusant les apparâts de la « virilité » classique. Ces derniers sont un bol de fraîcheur pour toute une frange de la population, notamment la communauté LGBT+ locale, et renforce l’idée de proximité avec « les petites gens » de ces héro-ïne-s masqué-e-s.

Le masque, qui peut paraître un poil kitschounet, revêt une grande symbolique.
Il ferait écho à l’art olmèque, avec ses masques et ses gigantesques têtes, qui sont encore aujourd’hui teintées de mystère… il permet de conserver sa vie privée, mais également de mystifier son personnage et son combat. Dans certains cas, il aide à personnifier son quartier et ses valeurs. Parfois, les luchadores se lancent dans des Luchas de Apuestas : signifiant « luttes de paris ». Il s’agit de matches où les lutteur-ses mettent en jeu quelque chose d’important, généralement leur masque !

D’ailleurs, quand un luchador perd son masque, son personnage est profondément humilié… parfois même, il disparaît et ne remonte plus jamais sur un ring.
On parle des Luchadores dans cette vidéo sur Guacamelee !
Pour aller plus loin :
- http://www.lepetitjournal.com/mexico/a-voir-a-faire/121205-mexique-lucha-libre-sport
- http://fm.brawl.cl/2015/07/mascaras-traves-de-la-historia.html
- Et si vous avez le temps, n’hésitez pas à aller voir le bar « La Lucha Libre » à Paris! Il y a de vrais combats de temps à autres 😉 http://www.laluchalibre.fr/